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sachez reconnaître les vrais symptômes

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L’épuisement professionnel, souvent désigné par le terme anglais “burn-out”, se manifeste par une série de signes émotionnels, physiques et psychiques. Il est essentiel d’apprendre à les identifier pour agir à temps et éviter une dégradation de la santé. Dans un contexte économique tendu, ce syndrome prend de l’ampleur, touchant de plus en plus de travailleurs, qu’ils soient cadres, employés ou dirigeants. En Belgique, il est déjà reconnu comme une maladie professionnelle, tandis qu’en France, la reconnaissance tarde à venir. Pourtant, selon une étude du cabinet Technologia, spécialisé dans les risques professionnels, un cadre sur cinq en aurait été victime. Personne n’est donc à l’abri.

Mais si le terme “burn-out” est devenu familier, savons-nous vraiment ce qu’il recouvre ? Comment distinguer un simple passage à vide d’un véritable épuisement professionnel ? Symptôme par symptôme, apprenons à faire la différence entre les signes trompeurs et les véritables motifs d’alerte.

Anxiété : quand le stress devient chronique

Dans le monde professionnel, certains événements, comme un plan social ou une réorganisation, peuvent mettre les nerfs à rude épreuve. Cependant, il ne faut pas confondre une anxiété passagère avec un épuisement professionnel. Dans le cas d’un burn-out, l’anxiété s’installe durablement et s’aggrave. Elle peut même aller jusqu’à un sentiment de persécution. Les personnes concernées deviennent souvent agressives, alors que leur entourage se comporte normalement. Si vous étiez d’un naturel calme et que vous vous surprenez à réagir avec irritation, c’est un mauvais signe. Comme le souligne le Dr Patrick Mesters, les victimes de burn-out disent souvent qu’elles ne se reconnaissent plus.

Perte d’énergie : quand le corps dit stop

Une fatigue intense, une sensation d’être vidé, sont des signes courants de l’épuisement professionnel. Un coup de pompe passager n’a rien d’alarmant : un week-end de repos ou une semaine de vacances suffit généralement à retrouver son énergie. En revanche, dans le cas d’un burn-out, les pauses n’ont plus d’effet. La fatigue revient dès le retour au travail, et certaines personnes ont même du mal à sortir de leur lit le matin. Jean-François, 51 ans, cadre dans une entreprise d’édition de logiciels, témoigne : « Alors que j’avais l’habitude de me lever à l’aube, je restais inerte jusqu’à 11 heures. Je n’avais plus de moteur, plus de volonté. »

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Insomnies : quand la nuit n’apporte plus de repos

Le manque de sommeil est l’un des marqueurs du burn-out. La tension accumulée pendant la journée se prolonge la nuit, empêchant de trouver le repos nécessaire. Une insomnie passagère, liée à une situation ponctuelle comme un client difficile, n’est pas inquiétante. En revanche, si les insomnies deviennent récurrentes et sans cause apparente, il faut s’alarmer. Jean-Denis Budin, fondateur du Credir, un centre d’accueil pour dirigeants victimes d’épuisement professionnel, raconte : « Quand j’ai fait mon burn-out, il m’est souvent arrivé de rester vingt-quatre heures sans dormir. »

Manque d’attention : quand le cerveau sature

Difficultés à se concentrer, oublis de rendez-vous importants, erreurs inhabituelles… Autant de signes que votre cerveau est en surchauffe. Des ratés ponctuels, liés à un moment de stress, sont normaux. Mais en cas de burn-out, ces oublis se multiplient et finissent par affecter la qualité de votre travail. Jean-Denis Budin témoigne : « Pendant un an et demi, je n’arrivais plus à retenir un seul chiffre, je mélangeais tout. » Pour compenser, on a tendance à travailler davantage, ce qui aggrave encore la situation.

Incapacité à se déconnecter : quand le travail envahit tout

Emporter des dossiers chez soi, travailler le week-end… Ces comportements peuvent être normaux lors de périodes intenses, comme la clôture des comptes ou la préparation d’une présentation importante. Mais si cela devient une habitude, c’est un signe d’alerte. Le Dr Mesters observe que certaines personnes très engagées ne réalisent pas qu’elles dépassent leurs limites, jusqu’à l’effondrement. Jean-Claude Delgènes, directeur de Technologia, recommande d’en parler à son supérieur : « Dites-lui : “J’assume ce nouveau dossier, mais tu me donnes quelqu’un pour m’aider.” »

Couple en péril : quand la vie personnelle en souffre

À la maison, l’ambiance peut devenir tendue. Votre conjoint(e) vous agace, et les disputes se multiplient. Si des désaccords sur l’éducation des enfants sont normaux, un changement radical dans votre comportement peut être lié à un burn-out. L’un des signes forts de l’épuisement professionnel est une baisse de la libido, qui peut mettre à mal la relation de couple, voire conduire à une séparation.

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