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BIEN ETRE

Mylène Farmer incapable de remplir le Stade de France, la chanteuse contrainte d’annuler

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Je repense à Marilyn qui assurait : « Ça ne me dérange pas de vivre dans un monde d’hommes tant qu’on m’y laisse être une femme. » Vous abondez ?

Mylène Farmer : Elle parlait à une époque où les femmes cherchaient leur place. Les aspirations ont changé, la lutte pour la parité est engagée. Si d’un pays à l’autre, les revendications sont différentes, le courage des femmes reste admirable.

On la dit mystérieuse. Elle peut partir dans de grands éclats de rire. Elle a gardé une part d’enfance. Elle sera d’ailleurs l’une des voix du film d’animation “Blue & Compagnie”, en salle le 8 mai. Marcel Hartmann pour Gala

“Il m’est rarement arrivé de désaimer”

Il faudrait croire que la première personne à laquelle on s’attache est déterminante dans notre vie. Ne croyez-vous pas que l’on devient vraiment soi-même, que l’on s’émancipe et libère l’autre également, quand on trouve la force de dire « je ne t’aime plus ». Avez-vous su le dire dans votre vie ?

Mylène Farmer : L’amour cède parfois à l’usure du temps. Un drame peut aussi lui être fatal. Quand on réalise qu’on ne s’aime plus, il faut trouver la force de se le dire. Mais sans blesser l’autre. C’est une intention méprisable. Il m’est rarement arrivé de désaimer. Je crois que l’amour peut s’exprimer différemment, prendre de nouvelles formes.

Une actrice américaine est venue vous saluer quand vous étiez juré à Cannes, en 2021 : Jodie Foster, qui a mené sa vie comme elle le voulait, qui avance en âge avec autant de force que de grâce. Ce qui me fait penser à cette phrase : la peur de vieillir est surtout la crainte de ne pas avoir vécu. A quel niveau de contentement vous situez-vous personnellement ?

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Mylène Farmer : Jodie Foster est un être d’exception. Alors qu’elle a débuté sa carrière de comédienne à l’âge de six ans, elle parvient encore à nous surprendre et à nous émouvoir. Elle a également démontré ses talents de réalisatrice. Je crois que tant qu’on arrive à se projeter, comme cette femme remarquable, la peur de vieillir est moins vive. Même si elle ne disparaît pas.

Plus de trente ans après sa sortie, votre titre Désenchantée rallie la jeunesse contemporaine, éprouvée par le confinement, la précarité, la menace de guerres. C’est une émotion ou une préoccupation pour vous ?

Mylène Farmer : Une sidération que différentes générations se soient retrouvées dans les paroles de ce titre. Le renoncement aux idéaux est une constante qui devrait inquiéter ceux qui pensent le monde. A l’évidence, ils n’ont pas su trouver les mots, depuis trois décennies. Les jeunes sont toujours à la recherche d’une âme qui pourrait les aider, qui devrait les aider ! C’est triste. Même si j’éprouve une certaine joie à les voir danser, chanter, crier : j’y vois le signe d’une envie de changement profond. Je trouve les jeunes courageux, parce qu’on les a malmenés, parce qu’il y a de quoi être angoissés par ces lendemains qui, eux, ne chantent pas… ou plus.

Alain Chamfort, un autre artiste que vous aimez et qui nous donne rendez-vous dans ce numéro de Gala, chante que « tout s’arrange à la fin ». Quel est votre mantra à vous ?

Mylène Farmer : J’en reviens toujours à « tomber sept fois, se relever huit ». Il faut réinventer sa vie chaque fois que l’on trébuche. Moi-même, il m’arrive de tomber et je me relève. Je dois beaucoup, je le reconnais, au public qui m’accompagne depuis toutes ces années et me donne une force de vie inimaginable.

Propos recueillis par Thomas Durand

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