“Il n’était pas tout seul” : le conducteur qui s’est jeté du TGV était avec sa…

LE DÉBAT SUR LE SUIVI PSYCHOLOGIQUE DES CONDUCTEURS
Cette tragédie relance le débat sur le suivi psychologique des conducteurs de train. Actuellement, les tests psychotechniques effectués lors de l’embauche visent principalement à évaluer les réflexes et la gestion du stress. Mais selon Bernard Aubin, secrétaire général de la Fédération indépendante du rail et des syndicats des transports, ces évaluations restent insuffisantes :
« Ces tests mesurent l’aptitude, mais ils ne constituent pas un suivi psychologique régulier. »
Après leur embauche, les conducteurs ne subissent une nouvelle évaluation psychologique qu’à l’occasion du renouvellement de leur licence, tous les dix ans. Entre-temps, seule une alerte émise par un supérieur peut déclencher une réévaluation. Cette procédure, jugée insuffisante par de nombreux observateurs, est aujourd’hui remise en question.
LA SNCF ET LA CGT RENDENT HOMMAGE
C’est la première fois qu’un conducteur de TGV met fin à ses jours en plein service, un événement sans précédent qui a plongé la SNCF dans une profonde tristesse. L’entreprise a qualifié ce drame de « terrible événement » et a immédiatement mis en place une cellule psychologique pour accompagner les cheminots sous le choc.
La CGT-Cheminots de Saint-Étienne, où Bruno avait longtemps milité, prévoit de lui rendre un hommage dans les prochains jours. Ses collègues se souviennent de lui comme d’un homme engagé, bienveillant et profondément humain, dont la disparition laisse un vide immense.
UN GESTE QUI INTERROGE SUR LA PRESSION ET L’ISOLEMENT
Ce drame met en lumière les pressions invisibles et l’isolement que peuvent ressentir certains professionnels, malgré leur engagement et leur dévouement. Bruno, père aimant, militant combatif et conducteur expérimenté, n’a pourtant pas trouvé d’issue à sa souffrance.
Alors que ses collègues et proches lui rendent hommage, ce tragique événement soulève des questions sur la nécessité d’un suivi psychologique renforcé dans des métiers exigeants comme celui de conducteur de train.
Bruno restera dans les mémoires comme un homme courageux, mais profondément marqué par ses combats personnels. Que son histoire serve d’élan pour améliorer l’accompagnement des cheminots et prévenir de tels drames à l’avenir.