Et si l’autisme laissait une trace invisible dès la naissance ?

Détection précoce de l’autisme : Une révolution dans le sang du cordon ombilical ?
Un simple prélèvement sanguin effectué à la naissance pourrait-il révéler des indices sur le développement futur de l’enfant ? C’est ce que suggère une étude japonaise récente, qui ouvre une nouvelle piste dans la compréhension des troubles du spectre autistique (TSA). Cette découverte, bien que préliminaire, pourrait transformer notre approche du diagnostic précoce et de l’accompagnement personnalisé.
Un acide gras clé : le diHETrE, marqueur potentiel de l’autisme
Pendant des années, les chercheurs ont exploré les causes multifactorielles de l’autisme, mêlant génétique, environnement et épigénétique. Une équipe de l’Université de Fukui au Japon a identifié un marqueur biologique intrigant : le diHETrE, un acide gras dérivé de l’acide arachidonique, présent dans le sang du cordon ombilical.
Ce que révèle l’étude
- 200 enfants suivis pendant 6 ans
- Niveaux élevés de diHETrE → associés à des difficultés sociales
- Niveaux faibles → corrélés à des comportements répétitifs
- Impact plus marqué chez les filles
Cette découverte suggère que le métabolisme des acides gras pendant la grossesse pourrait influencer le développement neurologique postnatal.
Pourquoi cette découverte est-elle prometteuse ?
Vers un dépistage plus précoce
Actuellement, le diagnostic des TSA repose sur des observations comportementales, souvent vers 2-3 ans. Un test sanguin à la naissance pourrait permettre :
✔ Une intervention plus rapide
✔ Un accompagnement personnalisé dès les premiers mois
✔ Une meilleure compréhension des mécanismes biologiques
Réguler le métabolisme des acides gras : une piste préventive ?
Les chercheurs émettent l’hypothèse qu’une modulation nutritionnelle pendant la grossesse pourrait influencer le développement cérébral. Cela ne signifie pas “guérir” l’autisme, mais plutôt optimiser les conditions de développement.
“Ces résultats suggèrent que la dynamique du diHETrE pendant la grossesse joue un rôle clé dans le développement postnatal.”
Pr Hideo Matsuzaki, auteur principal de l’étude