Elle offre une PS5 à son mari pour Noël, il l’humilie en refusant de…
Témoignage : “Ce cadeau qui m’a le plus touchée” © © ISTOCK/GETTY IMAGES
C’était un “petit rien”, et pourtant, ce présent nous a procuré l’une de nos plus grandes joies. A quoi cela tient-il ?
A quoi doit-on l’effet d’un “bon” cadeau sur nous ? Souvent, au plaisir de recevoir ce que l’on a longtemps désiré, doublé du sentiment rassurant que notre souhait a été respecté. Passé l’enfance, un cadeau beau et cher nous flatte, car on ne résiste pas à la tentation d’associer sa valeur à la nôtre. Quant aux dons familiaux, ceux de nos grands-parents, de nos enfants, s’ils ne comblent pas toujours nos envies ou notre narcissisme, ils sont scellés par un lien inconditionnel qui les rend autrement précieux… Et puis, ne rentrant dans aucune de ces cases – ni valeur marchande ni attente spécifique –, surgissent parfois des surprises véritables. Des petits riens qui chamboulent tout et trouvent directement le chemin de notre “âme”. C’est de ceux-là dont on se souvient pour toujours, quand tant d’autres présents ont, depuis longtemps, perdu leur enchantement. Témoignages.
“Le symbole d’un moment merveilleux”
Anne, 57 ans, auteure.
“C’était l’été, en 2008. Nous avions appris, depuis peu, que mon père était atteint d’un mal pulmonaire incurable qui nécessitait une prise d’oxygène continue. Comme ma mère avait dû s’absenter une semaine, je suis venue prendre soin de lui, avec beaucoup d’appréhensions. Mais ce fut un moment merveilleux. Il était encore valide et travaillait souvent dans son jardin qu’il aimait. Un après-midi, il m’a tendu le premier fruit d’un pommier japonais. La petite pomme était encore petite et toute verte, mais je l’ai reçue comme une précieuse offrande. Il me semblait n’avoir jamais reçu plus beau cadeau. Celui de notre lien qui se réparait après bien des difficultés. Je lui ai dit que je la garderai toujours. Plus de dix ans après, elle est sur ma table de nuit et bizarrement, elle ne s’est pas altérée mais s’est fossilisée en prenant une forme de cœur. Oui, c’est vraiment mon plus beau cadeau…”
“Un jouet tombé du ciel !”
Chloé, 30 ans, psychologue.
“J’avais 5 ou 6 ans, c’était l’automne en pleine période scolaire. Mes parents sont rentrés de leur travail et m’ont tendu un petit frigo tout simple, un jouet qui n’était ni emballé, ni espéré, donné comme ça, et qui m’a fait l’effet d’un pur miracle. Je me souviens encore de cet émerveillement, comme si de la poudre d’or avait soudain tout illuminé autour de moi. Depuis, j’ai reçu bien des cadeaux, souvent très luxueux (j’adore les bijoux, je l’avoue…). J’ai toujours été très gâtée et pourtant, rien ne m’a enchantée comme ce petit frigo semblé tombé du ciel un soir d’automne. Je pense que malgré ma gaieté de petite fille un peu garçon manqué, j’étais une enfant tourmentée, et ce geste a été comme une réponse à mes angoisses qu’il a balayées dans une incroyable impression de magie.”
“Une visite privée chez un peintre”
Catherine, 43 ans, guitariste.
“Je sortais d’un profond chagrin lié à la perte d’une maison à laquelle j’étais viscéralement attachée. C’était en Provence et j’allais souvent dans une jolie boutique où, ce jour-là, j’ai feuilleté un livre. L’ouvrage d’un peintre que j’aimais, ami de la propriétaire du magasin. Elle et moi n’étions pas du tout intimes, mais elle m’a néanmoins proposé de visiter l’atelier de ce peintre dans son mas. Un émerveillement. Du jardin à chaque détail des pièces, tout était follement beau. Pas luxueux du tout, mais d’une poésie qui vibrait partout. Un univers d’artiste, très personnel, plein de trouvailles et de charme. Le contraire des maisons exhibées dans les magazines, toutes semblables avec leurs décos conventionnelles. Grâce à cette visite, qui m’a été offerte, j’ai compris l’importance de nourrir toujours et librement son inspiration.”